ENGLISH

Africa

I discovered Africa sub-Sahara in the mid of 80’s then I keep going between Paris and this continent for more than 15 years. From the big town in Senegal to the small villages in the end of Angola, Africa reveals me a fascinating continent in terms of culture. From the outside we have a very summary view of this culture of these very diverse peoples who lived there since millenniums. It’s true that the writing culture does not really exist but other forms of culture are numerous. Through ancestral rites, we discover a human depth with all of its forms which do not exist somewhere else: their music gives inspiration to some modern music in Western countries; their dance gives rhythms to the current world that we can see in some rock bands (who imitated without expressing the real inside feeling of their creators); …. Their sculptures are placed in a very high place in Louvre and other famous museums in the world. And their painting style calls for the respect, even at the great masters as Picasso or Braque.

But looking at the photos of Africa you can’t feel close to it! There are other things which are not recorded inside. It’s the sensualism of these people in their gestures in everyday life. For instance, look at the extreme slowness of a young mother carrying on her back a baby walking on the road, you’d say that she is not walking, she seems be dancing. Look at the fast movement of a hunter, he’d be not chasing, he’d be dancing. And their music recalls old glorious stories of their disappeared kingdoms. Listen to these sad and nostalgic songs that bring you to village feasts of the old times where people met around a lively fire: it is not wild as showed by Hollywood movies, it is simply the history of all the peoples living there for thousand years.

What’s missing in all these photos is the smell. As soon as we get out of the plane, at the same time with the heat, it is this smell which surrounds you. It is attractive and disgusting at the same time. This smell of tropical heat which burns everything but gives a charm to Africa. Cakes of manioc prepared with some goat’s milk, the dry food, and the clothes of the passers-by. All these smells mixed together and with the music when we go sightseeing in the popular districts marked your memories for life. You like it or you hate it. The tourist who lived some times in Africa will never can forget this sensation.

I have been lucky to attend a kind of dances which took place only every ten years, organized to honor the longevity of a Chief of a tribe, in Cameroun. What a ceremony of this village ! I have attended another time a very rare scene of life which never happened to me : on a rather desert island in Angola, a whole village started dancing spontaneously when somebody suddenly switched on a music cassette. Adults as children stopped working and without a noise, gave way to the rhythm of the music, in the twilight of the day which fell slowly on the beach.

At Dakar (Senegal) where we have visited an island where there had been a long human chains pushed in America as slaves in 16th century under the approval of the super powers of the moment, as well in military forces as in «human ideology ” leaders. Yes, on this land, those people have declared wars against the diseases, the poverty, the oppressions of their own government and even the lifestyles imposed by any external powers before having surrendered.

My message is simple: it is an unfortunate continent, not because of these peoples, but because of the long history of colonization that does not stop dividing them, tearing them.

I made my choice. I love these simple but sincere people who live in harmony with the nature. Who loved the heroes of their tribes. Who defended their lands. Who are afraid of the modern life and who still believe in souls roaming around their villages, in the twilight of every house.

That’s this Africa that I never couldn’t forget.

FRANCAIS

Afrique

J’ai découvert l’Afrique sub-saharienne au milieu des années 80 du siècle dernier puis je n’arrêtais pas de faire des va-et-vient entre Paris et ce continent pendant plus de 15 ans. Du Sénégal au fin fond de l’Angola, en passant par le Nigeria puis le Cameroun, l’Afrique me dévoile un continent passionnant en termes de richesse culturelle. De l’extérieur on a une vue très sommaire de cette culture, de ces peuples très divers qui vivaient sur ce continent depuis des millénaires. Certes la culture par écrit n’existe pas vraiment mais il n’y a pas que cela qui compte. A travers des rites ancestraux, on découvre une profondeur humaine avec toutes ses formes qui n’existent pas ailleurs : leur musique donne de nouvelles impulsions à la musique moderne en Occident, leur danse rythme le monde d’aujourd’hui à travers des rock-stars qui imitent sans pour autant pouvoir exprimer le vrai sentiment intérieur des créateurs d’origine ; leur art de sculpture est exposé dans des grandes salles du Louvre comme aux grands musés du monde et leur peinture, sans épilogue, appelle le respect, même chez les grands maîtres si bien connus comme Braque ou Picasso.

Mais regarder les photos de l’Afrique ce n’est point suffisant ! Il y a aussi la sensualité dégagée de leurs gestes au quotidien. Regardez l’extrême lenteur des jeunes mères portant leurs enfants sur le dos, avançant dans le crépuscule de la campagne. On dirait qu’elles ne marchent pas, mais elles dansent. D’un geste rapide d’un chasseur, pareil, il n’est pas entrain de chasser, il danse. Et leur musique réveille de vieilles histoires glorieuses de leurs royaumes longtemps disparus. Ce sont des chansons tristes et nostalgiques, qui vous amènent dans des fêtes de village d’antan où les gens se réunissaient autour d’un feu vif : cette image n’est pas sauvage comme on vous montre dans des films hollywoodiens, c’est simplement l’histoire de l’humanité d’il y a quelques milliers d’année.

Aussi ce qui manque dans toutes ces photos c’est l’odeur. Dès qu’on sort de l’avion, en même temps que la chaleur, c’est cette odeur qui vous envahit. C’est charnel. C’est à la fois attirant et répugnant. Cette odeur de chaleur tropicale qui brûle tout mais en même temps s’ajoute au charme de l’Afrique. Les gâteaux de manioc préparés avec du lait de chèvre, les aliments secs, les vêtements des passants, les corps humains,… Toutes ces odeurs mélangées vous arrivent quand vous marchez dans les quartiers populaires, elles vous burinent des souvenirs à vie. Le touriste qui a vécu quelques temps en Afrique ne pourra jamais oublier cette sensation.

J’ai de la chance d’assister à des danses qui ne se passent que tous les dix ans, organisées pour honorer la longévité d’un chef d’une tribu. J’ai assisté à une scène de vie inédite ailleurs : sur une île assez désertique en Angola, tout un village se mettait à danser spontanément lorsque quelqu’un a allumé par hasard une cassette de musique. Adultes comme enfants s’arrêtant net de travailler et sans un bruit s’abandonnaient au rythme de la musique, dans la pénombre du crépuscule qui tombait doucement sur la plage.

De l’île de Gorée à Dakar (Sénégal) où l’on a l’impression de revoir encore des chaînes humaines poussées dans les bateaux à destination de l’ Amérique sous l’approbation des puissances du moment, aussi bien en militaire qu’en « idéologie humaine», à des fins fonds des forêts mystérieuses, le monde ignore souvent que ces peuples mènent toujours une lutte sans merci et héroïque contre les maladies, les oppressions de leurs gouvernants et les modes de vies imposés par des puissants extérieurs.

Mon message est simple : c’est un continent malheureux, pas seulement à causes de ces peuples, mais aussi à cause des interventions extérieures,  des puissants d’hier et d’aujourd’hui qui ne cessent de les diviser, de les déchirer.

Quant à moi, j’ai choisi ce continent, j’aime ces gens simples mais sincères qui vient en harmonie avec la nature, qui aiment les héros de leurs peuples, qui défendent leurs terres, qui ont peur de la vie moderne et qui croient encore à des âmes errant autour de leurs villages, dans la pénombre de chaque maison.

C’est cette Afrique que je ne peux jamais oublier.